
National Novel Writing Month 2017 ;
Cher NaNoWriMo,
Cette année, c’est à tout hasard que je te retrouve, après deux ans d’une longue absence pendant laquelle je n’ai pas pris soin de prendre beaucoup de nouvelles de toi. Pourtant, j’ai souvent pensé à toi, tu sais, et aux bons moments qu’on a passés tous les deux, en novembre 2014. Tu te souviens ? Ces nuits insouciantes passées à écrire et converser, ces folles nuits dangereuses de l’écriture, cette frénésie cinglée… Ce découragement, quelquefois, face à toi, aussi. Parce qu’il faut l’avouer : tu fais peur avec tes grands bras et tes grosses chaussures, tu fais tellement de bruit, tu prends tellement de place ! Il y a de quoi être impressionné !
Ne t’en fais pas, NaNoWriMo, aujourd’hui, tu ne me fais plus peur. Et c’est pour ça que je reviens vers toi : parce que tu ne m’effraies plus comme avant, même si je sais que nous n’atteindrons certainement pas l’apothéose toi et moi, que je ne te fréquenterais qu’à moitié — parce que traîner avec toi est si chronophage, tu comprendras, j’ai trop de choses à condenser dans ma vie pour t’accorder une place trop importante ; mais le cœur y est.
Je suis si heureuse de te revoir, si tu savais ! Tu n’as pas changé, et c’est tant mieux : reste comme tu es, tu es parfait.
Je t’embrasse,
Océane.
Wow, ok. Mais, le NaNo-truc, c’est quoi, en fait ?
Le National Novel Writing Month, comme je l’ai écrit en titre d’article, ou Mois National de l’Ecriture de Roman, si l’on traduit en français, c’est un mois entier, du 1er au 30 novembre de chaque année, dédié entièrement à l’écriture. L’objectif ? Ecrire 50.000 mots, soit une moyenne d’un peu moins de 1.700 mots par jour pendant 30 jours. A la clef ? Rien à gagner, sinon la fierté d’avoir, sinon terminé, au moins bien avancé dans le premier jet d’une de nos œuvres. L’intérêt du NaNoWriMo, c’est qu’il regroupe toute une communauté soudée qui s’entraide et se motive, se donne des idées, des conseils, se challenge… Tout au long du mois sont organisées, autant IRL qu’en ligne sur le tchat du NaNo, des animations centrées sur l’écriture : des mots à placer, des Words Wars — 15 ou 30 minutes d’écriture à ne faire que ça, puis autant de temps de parlote entre membres, puis rebelote écriture. Une façon comme une autre de sympathiser, et d’avancer sur son projet en s’amusant.
Mais, euh, t’écris bien quand tu fais ça ?
En toute honnêteté ? Non. Et l’objectif n’est pas d’écrire bien. Il s’agit ici d’un premier jet, qui sera sujet à réécriture plus tard — d’ailleurs, en décembre, on peut poursuivre en nombre réduit avec la période de relecture, puis au début de l’année suivante avec la période de publication.
Bref : le NaNoWriMo, c’est de la quantité. Juste. De la quantité. Un mois pour 50k mots, et toute une vie ensuite pour retravailler ton texte si ça te chante. L’une des premières règles du créateur du NaNoWriMo, c’est : interdiction d’effacer. T’as écrit, tu laisses. Et si tu recommences trois fois la même scène parce que non, décidément, ça ne te plaît pas : tu écris à la suite. Tu laisses tout tel quel. Quantité, quantité, quantité. Un premier jet ne sera jamais un chef d’oeuvre, alors autant ne pas trop se prendre la tête dès les premières phrases.
Et tu peux vraiment pondre des trucs potables à la fin ?
Bah ouais ! C’est le but, tu crois quoi ? Tu farfouilles un peu, « nanowrimo published novels », et tu vas en trouver des bouquins écrits pendant le NaNoWriMo qui ont fini publiés ! D’ailleurs, t’as de grandes chances d’en connaître quelques uns dans la liste… Si je te dis The Night Circus / Le Cirque des Rêves, d’Erin Morgenstern ? Water for Elephants / De l’eau pour les éléphants, de Sara Gruent ? Ou, encore plus connus : Fangirl, de Rainbow Rowell ? Cinder, Scarlett et Cress, de Marissa Meyer ? Eh ouais, ça bosse dur pendant le NaNo…
D’accord, pas mal… Et donc, tu te lances ?
Relance, pour être plus précise ! J’ai participé (et atteint les 50k mots) en novembre 2014, mais c’était moisi au possible, ça partait dans tous les sens, je l’ai fini à grand peine parce que je ne voulais pas échouer ma première année, mais je n’ai plus jamais approché le manuscrit depuis, et il finira sans doute dans la corbeille quand j’aurai le cœur à le supprimer.
Cette année, je n’avais pas prévu de me lancer. Je sais que je n’aurai pas le temps, pas les moyens d’atteindre les 50.000 mots, c’est beaucoup trop soutenu comme rythme et je ne suis pas une super-héroïne capable de prolonger les journées de 10 heures supplémentaires, donc je tente une version à 25.000 mots, juste pour moi, challenge personnel que je ne suis même pas sûre d’atteindre. Seulement, cette année, je m’en fous : pas de pression, je fais à mon rythme, et je vois où ça me mène.
Comment elle t’est venue, l’envie de retenter le coup ?
Je suis retombée en frénésie d’écriture ce weekend… Un truc un peu fou, je n’ai pas trop compris. Ça m’est venu au tout début à force d’écouter Friend Please de Twenty One Pilots, envie folle d’écrire mais sans savoir quoi. Et puis j’ai ruminé, mes RP, mes lectures, et tout ça s’est condensé, quelques idées en vrac sur lesquelles j’avais dit que j’écrirai, un jour… Et j’ai commencé, sans intention précise… Et puis voilà : le début de la fin.
Le plot m’est venu un peu soudainement… J’ai un personnage de roleplay qui est acteur, et je me suis amusée à lui faire une filmographie, avec synopsis des films à l’appui. Et l’un d’eux, dès que je l’ai rédigé, y’a longtemps déjà, je me suis dit que, vraiment, l’écrire un jour, ça pourrait donner un truc sympa. Et j’ai finalement écrit…
Sois pas radine, partage le plot !
Doucement, doucement, il y en aura pour tout le monde ! Je précise que c’est encore sujet à modifications, évidemment, notamment sur la période, que je risque de faire un peu plus récente, tout compte fait, pour éviter les anachronismes, qui seraient un peu bêtes, avouons-le.
Seventies, banlieue New-Yorkaise, quartiers malfamés où règne la loi du marche ou crève. Dans l’un de ces arrondissements réputés risqués, « chauds » pour les intimes, Isaac, vingt ans, habitué à la loi des allées sombres, traîne les rues et marchande son corps à bas prix contre drogue et alcool. Au détour des croisements et des hasards, il finit par se fracasser contre Nathan, mis à la porte par une famille aux mœurs conservatrices suite à son coming-out. Tous deux trouvent bientôt refuge dans l’un de ces squats pris d’assaut par des jeunes à la morale frivole et aux idées révoltées. Artistes, âmes éperdues, orphelins ou fugueurs, d’Earl à Jasper, en passant par Carlisle, seule icône féminine du groupe, ils ont tous quelque chose à taire, à cacher ; de vécu, ils en sont certains : l’on ne se retrouve pas à affronter la réalité du monde au détour de la moindre rue et sans bagage sans y avoir été de force précipité.
Maintenant que t’en as trop dit,
t’as pas un petit extrait à nous mettre sous la dent ?
Il y a bien quelque chose… Mais pas pour tout de suite ! Ce serait trop facile si je dévoilais tout, tout de suite, pas vrai ? Mais si tu gardes un œil par ici, il se pourrait bien qu’un petit teaser vienne pointer le bout de son nez samedi matin à la première heure… Si ça t’intéresse, tu sais quoi faire !
Et toi, le NaNo, tu connais ? Tu participes ? Dis-moi tout !